Tout jeune encore, il rejoignit son père et vint vivre en France, où ce dernier partageait sa résidence entre son immeuble du 2, rue Laffitte et le domaine de Bagatelle à Neuilly. C’est dans cette propriété qu’il fut élevé par sa grand-mère paternelle, mère du marquis.
Il devint père à son tour en 1840 tandis qu’il vivait en union libre avec Julie Castelnau qui lui donna un fils, Edmond-Richard, futur Saint-Cyrien et actif défenseur de Paris pendant le siège de 1870.
En 1842, décidant de prendre le nom de jeune fille de sa mère, Richard Jackson devint Richard Wallace.
Mais c’est bien plus tard, en août 1870, que la fortune lui sourit et qu’il hérita l’immense richesse du marquis d’Hertford, estimée à quelque 60 millions de francs et lui attribuant des biens immobiliers en France et en Angleterre. Le duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, dont il fut souvent l’adversaire lors d’enchères, avait dit de lui : « Il avait une immense fortune pour ne jamais s’en servir, de magnifiques maisons en Angleterre pour ne jamais y mettre les pieds et de très beaux tableaux pour ne jamais les voir. Il se contentait d’une bagatelle ».
Effectivement, Sir Richard Wallace, profondément généreux, mit son patrimoine au profit des Parisiens et, au lieu d’aller couler des jours paisibles dans l’une de ses somptueuses demeures et de s’éloigner de la capitale assiégée, resta sur place, convaincu de pouvoir ainsi apporter son aide.
Son rôle fut exemplaire à tous égards : fondation d’un hôpital à Neuilly, création d’ambulances militaires, accueil des victimes de bombardements, distribution de vivres à la population, etc.
Adolphe Thiers lui décerna, en juin 1871, la croix de Commandeur de la Légion d’Honneur tandis qu’à la même époque la reine Victoria l’anoblissait en lui conférant le titre de baronnet.
La même année, il épousa Julie Castelnau qui devint ainsi Lady Wallace.
Fréquentant assidûment le milieu artistique et littéraire de l’époque, côtoyant de grands noms tels que Baudelaire, Flaubert ou encore Théophile Gautier, il géra la collection de tableaux, d’armes, de meubles et autres objets de valeur léguée par son père et l’enrichit considérablement au fil du temps.
Le 17 février 1873, il fut élu membre du Parlement britannique mais se désintéressa totalement de la politique. Il fut ensuite nommé commissaire anglais à l’Exposition Universelle de Paris en 1878, puis administrateur du British Museum. Il consacra ses dernières années, endeuillées par la mort soudaine de son fils, à restaurer et aménager le domaine de Bagatelle ainsi qu’à enrichir son importante collection d’objets d’art.
Fidèle au pays où il avait passé sa vie, il resta en France jusqu’à sa mort, survenue dans sa propriété de Neuilly le 20 juillet 1890, et laissa l’image d’un généreux mécène, d’un collectionneur avisé et d’un esthète soucieux du sort du peuple.
Respecté et admiré de tous, Sir Wallace était toujours resté discret, fuyant la publicité et la presse mais, malgré cela, le cortège funèbre de ce bienveillant gentleman fut salué par une foule de Parisiens qui l’accompagna jusqu’à sa tombe au cimetière du Père-Lachaise.
Sa collection, léguée en 1897 au gouvernement britannique par Lady Wallace, sa veuve, occupe aujourd’hui à Manchester Square, à Londres, Herford House, devenue musée national. Elle contient des sculptures, des porcelaines, du mobilier ainsi que de nombreuses toiles de grands maîtres comme Fragonard, Le Titien, Rembrandt, Van Dyck, Vélasquez et Watteau.
Commentaires
1 Michel Speyser Le 23/01/2010
Assan et Marie sont les plus grands mécènes de l’astronomie en France et ils projettent de bâtir au sommet du Salève le plus grand observatoire du monde, mais il sera implanté en Haute-Provence. Propriétaire du refuge Vallot, Dina fait aménager un petit aéroport à Chamonix pour la dépose aérienne des savants en haute-montagne.
Esprit scientifique, mais aussi passionné de religions orientales et par l’alchimie, Dina enrichit les Avenières d’un extraordinaire décor symbolique, depuis le sphinx du jardin, jusqu’aux mosaïques de la chapelle.
Le Tout-Paris se presse aux Avenières pour y parler d’art, de philosophie et d’égyptologie. Les soirs de réception, les façades sont illuminées par des milliers d’ampoules électriques. Les eaux du Salève ont été captées pour faire fonctionner une centrale hydroélectrique qui alimente le château. En 1918, le château est même doté de grandes orgues avec 3 claviers et pédale, sur lesquelles vient jouer Marcel Dupré1. Cet orgue de 30 jeux, construit par Cavaillé-Coll-Mutin, est décrit dans sa composition de 1927, par Ernest Perrier de la Bathie2 dans son ouvrage « Les Orgues Savoyardes ».
Marie Wallace se débarrasse des Avenières en 1936. Les meubles, les objets d’art, les tableaux, les sculptures, les livres précieux de la bibliothèque et même les vitraux du XVe siècle qui ornaient la chapelle sont vendus aux enchères.
2 Nelly Le 12/07/2009
3 lhomeau Le 12/07/2009
4 Nelly Le 04/05/2009
5 Delarue Le 03/05/2009
6 nelly Le 03/05/2009
Je mettrai les informations du site à jour dès que j'en aurai le temps.
Merci tout de même pour le commentaire.
7 georges astié Le 02/05/2009