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Promenade dans le 10ème arrondissement

Marché Saint Quentin, angle rue Chabrol 

L’avenue Victor Massé passe devant la cité Frochot et rejoint la rue de Condorcet au bout de laquelle la rue de Maubeuge permet l’accès au boulevard Magenta.

En le descendant, on tombe sur le marché Saint Quentin, à l’angle de la rue Chabrol. Quand ses grilles sont fermées, il faut se coller à la vitre de l’entrée située sur le boulevard pour entr’apercevoir, dans le silence des stands déserts, une fontaine Wallace.

Mais pour la voir à son aise et fuir quelques instants le bruit de la circulation souvent encombrée du boulevard, il suffit de franchir le seuil de la Halle, du mardi au vendredi ou même le dimanche matin, lorsque le plus grand marché couvert de Paris ouvre ses portes.

Ici, le contact humain n’a pas encore été dissous par l’anonymat citadin et on croirait déambuler dans un véritable marché de village : tous les marchands se connaissent et manifestent leur présence par une gouaille sonore qui leur est familière, aucun ne se lassant de héler les habitués venus s’approvisionner dans l’un des nombreux commerces de bouche du lieu mais également dans les stands proposant des produits issus du commerce équitable.

En fin de journée, les clients devenant rare, certains vendeurs se font silencieux et attendent la fermeture, postés devant leur étal. D’autres en profitent pour aller boire un coup au comptoir du bistrot saint Quentin ou autour d’un des guéridons disposés à coté de la fontaine sans eau transformée en « matériel» par le propriétaire du bar établi sur un coté du marché.

 

 

 

 

Place Jacques Bonsergent

Plus loin sur le boulevard, la place Jacques-Bonsergent, ayant fait peau neuve et s’étant agrandie pour le confort des piétons, accueille une fontaine Wallace qui ne semble pas souffrir des nouveaux aménagements.

Pourtant, depuis l’élargissement de la place, le rétrécissement de la chaussée cause des embouteillages qui ne sont pas sans gêner les résidents dont les fenêtres sont plus souvent fermées à cause du bruit et de la pollution des voitures se déplaçant au ralenti.

La place était, dit-on, plus agréables quand elle était plus petite et qu’on pouvait la traverser tranquillement pour se rendre au salon de coiffure ou à la boulangerie. Aujourd’hui, c’est au péril de sa vie que l’on descend du bus à l’arrêt Bonsergent car les rangées d’ormes cachent l’arrivée des vélos fusant sur la nouvelle piste créée sur un des versants de la place. De même, il n’est pas rare que les mamans du quartier, trouvant le revêtement de cette piste cyclable plus doux et plus confortable pour pousser leur landau, se disputent le tarmac avec une bicyclette.

C’est le plus souvent au son des klaxons qu’on longe pour la rejoindre le boulevard Magenta, où se trouvait jadis, au n°3, la demeure de l’ingénieur à qui la place Jacques Bonsergent rend hommage car il fut le premier civil de Paris condamné à mort et fusillé par l’occupant au fort de Vincennes, en 1940, après avoir été mêlé à une bousculade dans laquelle un soldat allemand fut frappé.

Mais le boulevard possède des attraits plus réjouissants, parmi lesquels bon nombre de restaurants très divers où l’on peut casser la croûte.

 

Rue Juliette Dodue, angle rue de la Grange aux Belles 

La rue Lancry, une fois traversé le canal Saint Martin, mène à la rue de la Grange aux Belles. Au croisement de cette dernière avec la rue Juliette Dodu, se dresse une fontaine Wallace, au centre d’une placette arborée. Voisin, le square Juliette Dodu, portant le nom d’une espionne française héroïne de la guerre de 1870, apparaît, dans ce no man’s land grisâtre, comme une vraie bouffée d’air pur avec son jardin partagé.

Face à la Wallace, le « Café La Fontaine », paisible bistro à la devanture mauve, donne un peu de vie à cette voie sans âme le long de l’hôpital Saint-Louis et devient, à la nuit tombée, un club de jazz où les meilleurs jazzmen de la capitale viennent jouer devant un public que seule la fermeture saura remettre sur le trottoir.

Dans la même rue, en plein quartier « popu », d’autres endroits branchés attirent les fashionistas du quartier, qui viennent boire un verre ou danser sur les « sets » de DJ de renom.

Le jour, on retrouve quelques oiseaux de nuit le long du canal Saint Martin, au bout de la rue de l’écluse Saint Martin. En effet, les berges de cet endroit exquis, jalonné de boutiques et troquets à la mode, sont, au premier rayon de soleil, un grand classique de promenade et un lieu de rendez-vous entre amis pour un pique-nique. Jadis, s’élevait non loin le sinistre gibet de Mont-faucon qui inspira François Villon pour sa « Balade des pendus » mais son souvenir ne saurait entacher la décontraction et la bonne humeur de ce lieu charmant, dont le gracieux alignement de ponts suspendus et les rangées d’arbres appellent à la sérénité.

 

 
 

Place Robert Desnos

Tout près, la rue Boy Zelensky, perpendiculaire à la rue des Ecluses Saint Martin, cache la place Robert Desnos, cercle clair et pavé planté d’arbres et de bancs accueillant en son centre une fontaine Wallace. Dédiée à un célèbre poète surréaliste français, cette placette lumineuse entourée de brique et le béton, semble l’issue salvatrice de la labyrinthique rue Boy Zelensky, prisonnière des sombres et hauts immeubles d’habitation qui l’enserrent. 

Mais malgré les apparences, cette rue est un lieu de détente et de loisirs où la population du quartier vient passer du bon temps, que ce soit au Centre d’Animation ou au Centre Sportif de la Grange-aux-Belles, pour une baignade, une exposition, un spectacle ou un concert.

Face à la Place Desnos, lieu convivial dédié aux repas et fêtes de quartier à l’arrivée des beaux jours, un square, rendant hommage à l’écrivain malien Amadou Hampâté Bâ, est le rendez-vous des mamans et des nounous qui y surveillent les tout-petits se défoulant sur les jeux de plein tandis qu’elles parlent de tout et de rien. 

A quelques pas, une autre place, fait concurrence à la première, du nom du colonel Fabien celle-ci. En effet, connue jadis sous le nom de « place du combat », pour ses sanglantes batailles d’animaux, chiens contre sangliers, loups, ours et le plus souvent taureaux, qui y étaient organisées, elle fut rebaptisée après la Seconde Guerre mondiale, en mémoire de ce militant communiste et résistant français. Pas étonnant, donc, d’y trouver aujourd’hui le siège du Parti communiste français.

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Commentaires

  • Hana

    1 Hana Le 11/03/2011

    Bonjour, bravo pour votre site que j´ai découvert en préparant un article sur les fontaines Wallace pour mon blog "parisien".
    Par hasard, sauriez-vous aussi quelque chose de la statue en acier d´Albert Camus, Place Robert Desnos? J´en ai fait plusieres photos et j´aimerais bien en savoir de plus mais, malheureusement je ne trouve rien sur l´internet.
    Merci
    Hana de Prague
  • Nelly

    2 Nelly Le 21/01/2010

    Contente que cela vous plaise !
    Merci à vous pour votre commentaire.
  • Laurent22

    3 Laurent22 Le 20/01/2010

    Merci de cette page !

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