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Promenade dans le 14ème arrondissement

Parc Montsouris Avenue Reille, angle de l'avenue René-Coty

On quitte le 13e arrondissement par la rue de l’Espérance et la rue de Tolbiac et nous voici, avenue Reille, dans le 14e. Au croisement avec l’avenue René Coty, au début d’une sorte de promenade, une fontaine Wallace semble annoncer l’entrée du parc Montsouris.

Parc à l’anglaise de 15 hectares installé au Second Empire au Sud de Paris, sur le site d'anciennes carrières de pierre calcaire, ce coin de verdure abrite l’observatoire météorologique de Montsouris ainsi que les vestiges d’un observatoire astronomique de la Marine, devenu le siège de l’Association française d’astronomie. On vient ici se reposer à l’ombre d’un des 1400 arbres, souvent centenaires ou on profite de la fraîcheur des petites cascades et du lac, à l’instar des hérons cendrés, des cygnes noirs et des colverts qui le peuplent. Au-dessus des rires des enfants jouant au ballon et dévalant les pentes, s’élèvent les caquetages des commères du quartier, postées sur un des dix bancs parlants de l’artiste Christian Boltanski, qui, en dix langues, chuchotent d’émouvantes confessions amoureuses. De leur côté, les mamans poussent leur landau le long des allées en compagnie des nombreux joggers essoufflés, tandis que les étudiants du campus voisin, allongés sur l’herbe, prennent le soleil au son de quelques accords de guitare.

Boulevard Jourdan, au Sud du parc, les pavillons hétéroclites de la Cité Internationale Universitaire fondée en 1920 offrira  au visiteur un vrai tour du monde architectural à travers le 20e siècle, de l’Allemagne au Japon en passant par l’Argentine ou encore le Maroc.


 

 

Immeuble Wallace Eau de Paris – 152 avenue Paul Vaillant Couturier

La rue Nansouty, longeant le parc Montsouris, croise de nombreuses de ruelles ponctuées de maisons de maître et d’ateliers d’artistes parmi lesquels Georges Braque, dont la grille de l’ancien atelier est encore visible dans l’impasse qui porte son nom.

Elle se poursuit et finit par prendre le nom d’Emile Deutsch de la Meurthe, philanthrope qui fit construire les premiers bâtiments de ce qui devint la Cité internationale universitaire de Paris. Parmi les nombreuses résidences de cette cité, la Fondation Émile et Louise Deutsch de la Meurthe, accueillit quelques résidents célèbres parmi lesquels Raymond Barre, politicien français, Habib Bourguiba, premier président de la Tunisie, Léopold Sédar Senghor écrivain et homme politique, ancien Président de la République du Sénégal  ou encore Jean-Paul Sartre, célèbre écrivain et philosophe.

Il faut enfin traverser le boulevard Jourdan et emprunter les boulevards Rivoire et Weill, passant sous le périphérique pour atteindre, sur la gauche, par l’avenue Descaves, l’avenue Paul Vaillant Couturier. 

Au n°152, à la limite de la ville de Gentilly, plongée dans une atmosphère grise de banlieue, on trouve une fontaine Wallace, installée légèrement en hauteur devant l’immeuble Wallace dédié à son créateur. Là, on trouve le magasin des pièces détachées et des fontaines dont Eau de Paris a passé commande à GHM et qu’elle fournit ensuite aux diverses mairies d’arrondissement de Paris.

Par le chemin inverse, on rejoint de nouveau le boulevard Jourdan que l’on suit jusqu’à la rue de la Tombe Issoire.

 

 

Place J. Hennaffe 

En parcourant un moment la rue de la Tombe Issoire, le long de l’Institut Mutualiste Monsouris, on rejoint l’avenue Reille, reliée à la rue Nansouty par un charmant petit chemin pavé qui vaut le détour. Le chemin du square de Montsouris, en effet, abrite un certain nombre de maisons aux balcons baroques, ornées de vitraux et de mosaïques, dont la dernière sur la gauche fut la maison-atelier du peintre Ozenfant, première œuvre de Le Corbusier à Paris.

Au croisement de l’avenue Reille et de la rue de la Tombe Issoire, se dessine la place Jules Hénaffe. A la pointe de cette place triangulaire, une fontaine Wallace fait face à un petit jardin d’enfants qui chaque jour, après 16h30, sort de son inertie habituelle et devient le lieu de rendez-vous des enfants du 14e, qui, après le goûter, investissent le toboggan le temps d’une glissade à l’ombre des frênes.

Sur les hauteurs, une vaste colline couverte de gazon dévoile les pavillons des réservoirs de la Vanne, plus grande réserve d’eau potable de la capitale construite en 1900 et alimentant en eau potable le 14è, le 6è et une partie du 15e arrondissement. Son architecture extérieure, plutôt jolie, est doublée d’un intérieur à couper le souffle. Dans un silence presque religieux, les ténèbres cachent des robinets et des aquariums vides tandis qu’au cœur du réservoir, spectacle féerique, une forêt de 1800 piliers ocres soutient une multitude de voûtes déployées à perte de vue, au pied desquelles s’étend une ample nappe d’eau turquoise.

 

 

Placette angle rues d'Alésia et Sarrette 

La rue de la Tombe Issoire renferme quelques secrets bien gardés, qu’avec un peu de chance et de curiosité, on finit par percer. Passage Annibal, par exemple, on peut glisser ses doigts sur la margelle d’un vieux puits, à demi masqué par le mur d’une maison tandis qu’un peu plus loin, le n° 83, lorsque l’accès est ouvert, permet de pénétrer dans une cité d’artistes, série d’ateliers lovés dans un cadre au calme paradisiaque. 

Au croisement avec la rue de Sarrette et la rue d’Alésia, la rue de la Tombe Issoire s’élargit un moment en une petite place pavée. Clairement délimitée par une série de potelets qui semblent créer un espace privilégié, elle accueille une fontaine Wallace dans son enceinte ombragée.

Face à elle, la rue de la Tombe Issoire nous plonge dans la légende du géant Isoré, bandit de grand chemin et détrousseur de voyageurs dont l’histoire est contée non loin, sur un panneau placé dans le parc Monstouris. Son  effigie géante, ici accrochée à la façade de l'école maternelle pour quelques mois, est destinée à se poser successivement sur d'autres sites de l'arrondissement, rappelant que son corps, faute d’avoir pu être déplacé, aurait été enterré en ces lieux à la suite de son dernier combat.

Il est amusant de noter que la rue d’Alésia, grande rue qui parcourt le 14e arrondissement d’Est en Ouest, est une des rares rues de Paris à porter le nom d'une défaite française, ou plus exactement gauloise ! Dans un registre plus sérieux, la rue conduit au Centre hospitalier Sainte Anne, référence en matière de psychiatrie.

 

 

Place Gilbert Perroy, face mairie du 14e

Au croisement de la rue d’Alésia et des avenues du Maine et du Général Leclerc, pointe le haut clocher carré de l’église Saint Pierre de Montrouge autour de laquelle, au 18e siècle, se forma le Petit-Montrouge. Vaudremer, l’architecte qui la construisit s’occupait en même temps de l’édification d’un lieu voué à accueillir des personnes au passé pas très catholique : la prison de la Santé, sise dans le quartier du même nom.

Plus haut, avenue du Maine, une fontaine Wallace annonce l’entrée de la Place Gilbert Perroy, jouxtant le square sablonneux de l’aspirant Dunant, dont on aperçoit le manège tournoyant.

Derrière, place Ferdinand Brunot, une bâtisse monumentale, construite vers le milieu du 19e siècle par l’architecte Naissant pour la bourgade de Montrouge, constitue désormais le siège de la mairie du 14e arrondissement. Sous son campanile, une horloge indique l’heure aux passants et aux amis s’étant donné rendez-vous sur le parvis.

De là, on pénètre dans l’un des 24 squares créés par Alphand au Second Empire : le square Ferdinand Brunot, ancien « square de Montrouge ». On vient se réfugier dans l’atmosphère romantique des lieux, derrière l’une des sculptures qui rythment les allées fleuries ou sous le feuillage de l’un des cinquante arbres que l’on peut découvrir, au gré d’une paisible promenade : un majestueux marronnier datant de la création du jardin, un érable de Montpellier, un hêtre tortillard ou un arbre de Judée planté en hommage à Ytzhak Rabin, prix Nobel de la paix, assassiné alors qu’il était premier ministre de l’état d’Israël.

 

 

Place Denfert-Rochereau, angle du boulevard Raspail 

On rejoint l’avenue du Général Leclerc par la rue Brézin, petite rue égayée par quelques commerces. Au bout de l’avenue, on distingue la place Denfert-Rochereau où le Lion de Belfort, œuvre de Bartholdi, observe le vacarme alentour d’un œil placide.

De l’autre côté de la place, les Catacombes, devenues ossuaire au 18è, à l’heure de la fermeture des cimetières insalubres et de l’interdiction d’inhumer des défunts dans les églises, sont désormais un musée municipal. Une descente dans leur antre, à près de 30 mètres de profondeur sous les rues de Paris, rafraîchit les idées les jours de grosse chaleur ou fait carrément froid dans le dos. A la fois lugubre et poétique, ce voyage dans l’au-delà, le long de couloirs labyrinthiques et lugubres, essaimés de citations sur le thème de la mort, d’os humains et des crânes entassées a de quoi laisser un souvenir impérissable !

A l’angle du boulevard Raspail et de la rue Froidevaux, une fontaine Wallace, témoin de l’agitation du quartier incite à venir se réfugier dans l’un des trois squares du coin, espaces de tranquillité propices pour les marcheurs fatigués par l’atmosphère étouffante de la place.

La rue Froidevaux longe le cimetière Montparnasse, deuxième nécropole de Paris. Ouvert depuis 1824, il accueille à l’ombre de ses tilleuls, érables et autres conifères nombre d’âmes célèbres, de Huysmans, à Baudelaire, en passant par Beckett, Sartre, Beauvoir, Maupassant ou Gainsbourg.

A l’Est, l’avenue de l’Observatoire mène à l’Observatoire de Paris, plus grand pôle national de recherches en astronomie.

 

Edgard Quinet, angle de la rue de la Gaîté

L’installation de nombreuses tavernes favorisa, après l’implantation du cimetière, la venue de nombreux artistes, les « Montparnos », peintres, poètes et intellectuels qui firent, dans l’entre deux guerres, la notoriété de Montparnasse. 

Boulevard Raspail, au n°261, un bâtiment de verre et de métal dessiné par Jean Nouvel, abrite la Fondation Cartier pour l´art contemporain, qui, héritière de la tradition artistique du quartier, encourage la création actuelle.

Boulevard Edgar-Quinet, le Marché Parisien de la Création, sorte de galerie en plein air, a la même vocation. Tous les dimanches, de 10h à la tombée de la nuit, des centaines d’artistes et d’artisans y exposent leurs œuvres devant un public mêlant amateurs d’art et non initiés. Les mercredi et samedi, c’est le marché qui s’installe et il faut se lever tôt car de nombreux clients briguent les produits frais et à portée de bourse, du petit nombre d’étals installés de 7h à 15h sur le terre-plein.

A l’ombre de la tour Montparnasse, rue de la Gaîté, résonne encore l’ambiance des nuits parisiennes d’antan où l’on venait s’encanailler dans les théâtres et les guinguettes. Aujourd’hui, même si les mythiques institutions d’antan partagent leur territoire avec les sex-shops et les fast-food, elles valent le détour. Ainsi, Bobino, rappelle les succès de Brassens ou Piaf tandis qu’un peu plus haut, boulevard du Montparnasse, la Coupole nous replonge dans l’atmosphère bohème où l’on pouvait croiser, au bon vieux temps, Picasso, Hemingway, Beauvoir ou Sartre, qui aimaient venir danser au sous-sol.

 

 

 

Place de l'Abbé Jean-Leboeuf, angle rue du Château

Du métro Gaîté, un coup d’œil vers le Nord nous dévoile les teintes d’aluminium et de bronze de la Tour Montparnasse. Haute de près de 210 mètres, elle comporte 59 étages dont la plupart sont occupés par des bureaux. Elle possède toutefois deux attractions époustouflantes : un ascenseur direct parmi les plus rapides d’Europe qui grimpe jusqu’au belvédère du 56ème étage en 38 secondes et permet l’accès à une vue exceptionnelle sur Paris et la plus haute terrasse de la capitale, au 59e étage, de laquelle, quand il fait beau, on peut admirer une zone de 40 km de rayon et même voir les avions décoller d’Orly.

A ses côtés, place Raoul Dautry, la gare Montparnasse se distingue par son « jardin atlantique », dalle-jardin égayée de jets d’eau et d’arbres qui recouvre les voies et à laquelle on accède par des ascenseurs. Jadis, une première gare, la gare de l’Ouest, qui desservait la Normandie et la Bretagne, fut installée à l’emplacement actuel de la Tour Montparnasse. C’est par-là que les premiers Bretons arrivèrent à Paris et s’y implantèrent, laissant leur empreinte dans les noms des rues, des cafés et des brasseries du quartier. C’est aussi par-là que débarqua, en 1868, l’ingénieur breton Fulgence Bienvenüe, père du métro parisien.

Au Sud du métro Gaîté, l’avenue du Maine croise la rue de l’Ouest, menant à la place de l’Abbé Leboeuf. Ici, la dernière fontaine Wallace de l’arrondissement se pavane sur les pavés de cette place circulaire accueillant sur ses deux bancs autochtones venus échanger de menus propos et promeneurs reposant leurs pieds.

 
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