Promenade dans le 13ème arrondissement

 

4, rue Duméril, angle rue Jeanne d'Arc 

Dans le prolongement du boulevard Diderot, une fois passée la gare de Lyon, le pont d’Austerlitz permet la traversée jusqu’au 13è arrondissement.

Là, le boulevard de l’Hôpital longe le groupe hospitalier de la Pitié Salpetrière qui, après avoir été le plus grand hospice du monde avant la Révolution, devint, grâce à Charcot, un des lieux majeurs de l'hypnose médicale en France.

Au n°82, le clocher pyramidal de l’église Saint-Marcel accueille trois cloches, Honorine, Geneviève et Rosalie, dont l’une provient de l'ancienne église et les deux autres du théâtre Sarah Bernhardt, ainsi qu’une girouette. L’église est dédiée à Saint Marcel, un des trois saints protecteurs de Lutèce avec Saint Denis et Sainte Geneviève, présent sur le vitrail de la façade, œuvre du maître-verrier Guérin.

A droite de l’église, la rue Jeanne d’Arc file vers la rue Duméril avec laquelle elle forme une placette pavée et pentue. En son centre, une fontaine Wallace entourée de quelques arbres feuillus ruisselle aux côtés d’une borne Vélib’ qui semble attirer plus de passants qu’elle !

L’escalier de pierre de la partie piétonne de la rue Duméril conduit au croisement avec la rue Pirandello au bout de laquelle s’élève la manufacture de Gobelins, ancienne propriété d’une famille de teinturiers dont elle porte encore le nom. Les amateurs s’aventureront dans son musée tandis que les autres contempleront les façades d’époque, rue Berbier-du-Mets.

 

Place Louis Armstrong

Au bout de la rue Duméril, le boulevard de l’Hôpital, reliant la gare d’Austerlitz à la place d’Italie, se présente d’emblée comme un axe de circulation important et très fréquenté.

De l’autre côté de cette voie, à la pointe d’une placette triangulaire pavée, une fontaine Wallace vient articuler le flux des piétons allant et venant de part et d’autre du carrefour. Mais le chahut ambiant n’efface pas le souvenir plus mélodieux de Louis Armstrong, à qui la place est dédiée. En 1934, en effet, sa voix résonnait non loin, au studio Polydor, qui avait son entrée boulevard de la Gare, à la hauteur de l'actuel 72 du boulevard Vincent Auriol, où il enregistra ses tous premiers disques réalisés hors des Etats-Unis.

Dans le prolongement de la place, un jardin clos, de style classique, se niche entre les rue Esquirol et Campo Formio et se révèle être un coin idéal pour venir se détendre quelques instants parmi les géraniums, les rosiers, les hibiscus et les lilas des Indes.

Même si ce quartier est avant tout résidentiel, on note la présence de quelques négoces de proximité et il n’est pas rare, aux beaux jours, de voir les quelques vendeurs de la rue Jenner discuter sur le pallier de leur boutique.

Mais à la fermeture du jardin, le calme reprend possession des lieux et on peut assister à la course des quelques piétons pressés de rentrer chez eux depuis le banc en pierre installé à proximité de la fontaine. Cette petite halte offre également une vue imprenable sur la coupole du Panthéon.

 

60, rue de Domremy, angle rue de Richemont

Quelques mètres séparent la place Louis Armstrong, de la longue rue Jeanne d’Arc. Commençant à la lisère du 5e arrondissement, boulevard Saint-Marcel, elle s’étend jusqu’à la rue de Domrémy, dont le nom renvoie au village des Vosges où est née la célèbre pucelle.

C’est là, à l’angle de la rue Richemond que siège cette fontaine Wallace, comme prise au piège entre les immeubles qui entourent la place mais avant d’y parvenir, pourquoi pas prendre un peu l’air au sein des quelques oasis dispersés le long de la rue Jeanne d’Arc.

Au n°105, le square Gustave Mesureur du nom de l’homme politique français, directeur général de l’Assistance Publique qui créa une école d’infirmières à l’Hôpital de la Pitié-Salpétrière, ravira spécialement les enfants. Plus loin, sur la gauche, on découvre la villa Auguste Blanqui, impasse de maisonnettes devant lesquelles des dames sortent sièges et parasol et bavardent à qui mieux-mieux sous les glycines, les jours de beau temps.

Vient ensuite la place Jeanne d’Arc où s’élève, centrale, l’église Notre-Dame de la Gare. Construite dans le style roman, elle tient son nom d’une gare d’eau datant du 18è siècle. C’est cette gare, bassin servant à accueillir les bateaux sur la Seine, qui a donné son appellation au quartier.

A l’Ouest de la place, la rue Charcot mène au square Héloïse et Abélard qui abrite, outre la fontaine dédiée aux amoureux du temps jadis, la maison des cinq sens, où les enfants sont sensibilisés à la nature à travers le goût, le toucher, l’ouie, l’odorat et la vue.

 

Place Albert Londres

La rue Richemond débouche sur la rue Tolbiac, qui, en direction du 14è arrondissement, croise la rue Baudricourt.

Elle forme, avec l’avenue d’Ivry et la rue du Javelot, la place Albert Londres, qui, située au cœur de logements HLM héberge en son centre une fontaine Wallace. Autour d’elle, se croisent des populations principalement originaires d’Afrique et d’Asie et parfois quelques touristes ou de simples promeneurs qui s’arrêtent, curieux, devant les bazars, sous les babillements des enfants dans leurs poussettes et les cris des bandes de gosses à vélos, qui se répercutent sur les parois des tours.

Le triangle formé par l'avenue de Choisy, l'avenue d'Ivry et le boulevard Masséna, abrite l population asiatique du 13è qui, dès les années 70, s’est installée dans les tours, à l’époque délaissées. Ici, l’atmosphère est toute particulière : c’est un feu d’artifice de néons rouges, verts, jaunes et d’idéogrammes qui annonce les restaurants, boutiques de bibelots, coiffeurs et magasins d'alimentation de ce quartier animé dont les trottoirs sont habités par la musique de conversations aux accents d’orient. Au jour du Nouvel An chinois, c’est même l’occasion d’une grande parade qui traverse les rues au rythme des danses des lions et des dragons !

Au Nord, la place d’Italie, accessible depuis l’avenue d’Ivry par l’avenue offre toute une panoplie d’activités pour la plupart concentrées sous de la grande arche métallique transparente du centre commercial Italie 2, œuvre de l’architecte japonais Tangue. Ici, pas le temps de s’ennuyer !

 

Place de la Commune de Paris 

Avant d’atteindre la place d’Italie, il faut tourner à gauche, rue Vandrezanne, pour pénétrer dans le petit village de la Butte aux Cailles.

Avec ses 63 mètres d’altitude, la butte tient son nom des Cailles, fermiers ou meuniers qui ont laissé leur nom au quartier, comme d’autres ont cédé le leur à de nombreuses rues de l’arrondissement.

Le square de la Montgolfière rend hommage à ceux qui permirent le premier vol humain en aérostat car c'est ici, qu'après un vol de 9 kilomètres en 25 minutes Pilâtre de Rozier et le Marquis d’Arlandes atterrirent à bord d’un engin de papier chauffé au feu de paille.

En poursuivant par la rue de la Butte aux Cailles, on trouve la place de la Commune de Paris récemment rebaptisée en mémoire de la révolution des Communards. Dotée d’une fontaine Wallace et récemment équipée d’une borne Vélib’, cette placette participe à l’ambiance villageoise du quartier.

Ce coin de paradis préservé par ses autochtones possède une atmosphère vivante, conviviale et populaire, avec ses artisans, ses commerces, ses bars et ses restaurants florissants. Ici, tout le monde se connaît et on aime se réunir pour bavarder autour d’un verre, faire la fête jusque tard dans la nuit ou se perdre dans le dédale de ses ruelles étroites où la nature a empêché les immeubles de prendre la place des petites maisons aux verts jardins.

Enfin, il ne faut pas rater le bâtiment de briques rouges de la piscine de la Butte, alimentée en eau par le puits artésien foré dès l’époque Haussmannienne et concourant sans doute à la fraîcheur de la Butte.  

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