Promenade dans le 12ème arrondissement

Cours de Vincennes, face au Boulevard de Picpus 

Le boulevard Voltaire s’ouvre sur la place de la Nation, important carrefour parisien envahi par le tumulte de la circulation et peuplé d’un flot humain quasi ininterrompu, allant et venant au rythme des nombreuses lignes de métro et de RER les libérant par vagues.

Ancienne place du Trône, ayant accueilli l’entrée triomphale de Louis XIV dans Paris en 1660, elle est rebaptisée à la Révolution, place du Trône Renversé. On y installe alors la guillotine dont se plaignent les habitants de la rue Saint-Honoré, lassés de supporter la vue des charrettes des condamnés sous leurs fenêtres. Elle obtient son nom actuel l'occasion de la fête nationale du 14 juillet 1880 et se voit dotée, quelques années plus tard, pour le centenaire de la révolution française, du Triomphe de la République, monument de bronze du sculpteur Dalou.

On admire aussi, place de l’Île de la Réunion et place des Antilles, les deux pavillons et les deux colonnes de 28 mètres de haut surmontées des statues de Philippe Auguste et Saint Louis, réalisées par Ledoux. Encadrant, à l’époque, les portes de l’octroi (impôt dont tout le monde devait s’acquitter avant de pénétrer dans Paris), elles délimitent encore aujourd’hui l'entrée du Cours de Vincennes.

Au début de l’allée, près d’un manège abandonné, une fontaine Wallace fait face à un des plus grands marché de l’Est parisien, s’étirant, le mercredi et le samedi matin, sur les trottoirs du boulevard Picpus et de la rue Netter. Le lieu s’anime alors, dévoilant une ambiance de quartier très conviviale, avec de nombreux petits commerces de proximité.


 

 

Angle avenue de Saint-Mandé et rue du Rendez-Vous

 

La place de l’île de la Réunion conduit à la rue du Rendez-vous, vieille rue de l'ancienne commune de Saint-Mandé devant son nom au fait qu'elle était à cette époque un rendez-vous de chasse dans le bois de Vincennes.

Aujourd’hui, elle participe grandement au dynamisme du quartier Bel Air dont elle est une des principales rues commerçantes. Charmé par l’atmosphère de ses boutiques variées, on ne risque pas d’y mourir de faim ni de soif vu le nombre de boulangers, de bouchers, de marchands de légumes, de fromages ou de vins, de cafés et de restaurants qui l’émaillent ! Authentique lieu de vie, elle offre toutefois deux facettes : la première, très active, avec ses immeubles d'avant guerre et ses petits négoces presque les uns sur les autres et la seconde, plus calme, avec ses immeubles modernes et ses commerces plus espacés, banques et agences d’assurances dont les vitrines ternissent un peu l’atmosphère pétillante des lieux.

C’est après l'Église de l'Immaculée-Conception de Paris, sise au n°34, que cette fontaine Wallace se dresse, sur l'espace de trottoir commun à la rue du Rendez-Vous et à l'avenue de Saint Mandé, belle artère bourgeoise bordée d’arbres et d'immeubles haussmanniens cossus.

Du côté du métro Picpus, le cimetière du même nom, creusé durant la Terreur au fond des jardins d’un ancien couvent de religieuses fut racheté par les familles de condamnés, guillotinés et ensevelis dans ses fosses communes. Devenu le seul cimetière privé de la capitale, il compte parmi ses hôtes les plus fameux, le poète André Chénier et le marquis de La Fayette.

 


 

 

Angle rue Montempoivre, rue de la Vega 

Une fois sur l’avenue de Saint Mandé, il faut emprunter le boulevard du Docteur Armand Netter, longeant l'hôpital Armand-Trousseau pour rejoindre la fontaine Wallace égayant la placette formée par le croisement des rue de la Véga et Montempoivre. 

Antan, le sentier de Montempoivre conduisait au lieu-dit du même nom dans la commune de Saint-Mandé et de nos jours, les parisiens ne connaissent la Porte à laquelle elle mène que pour être le terminus du bus 29.

Non loin, le square Péguy, portant le nom de l’ écrivain, poète et essayiste français, est un jardin en terrasse construit autour d’un bassin en cascade, accessible par « la coulée verte » au niveau de la rue de Sahel. Ici, il fait bon profiter du vaste sentier nature et se déchausser sur la pelouse pour se remettre d’une trop longue marche. D’un côté, la prairie invite à la rêverie tandis que le dédale de marches de pierre permet de se perdre jusqu’à flirter avec la bruyère, les charmes et les conifères. Les jardiniers en herbe, eux, trouvent leur bonheur en venant récolter ce qu’ils ont semé dans le jardin partagé tandis qu’un bac à sable occupe les plus petits. 

Mais il est également possible de prendre un peu de repos sur l’un des bancs autour de la fontaine pour profiter du calme des lieux. A moins qu’on préfère prendre un café à la terrasse du bar-tabac d’en face, en compagnie des habitués qui parlent de la pluie et du beau temps.  

Une fois ressourcé, aucun problème pour gravir la rue Louis Braille, direction boulevard de Reuilly.


 

Rue Descos, face mairie du 12ème

Après avoir dépassé le métro Daumesnil et traversé la place Félix Eboué, il faut emprunter l’avenue Daumesnil pour trouver la minuscule rue Descos et voir s’y élever, face au square Eugène Thomas, l’élégante bâtisse de la mairie du 12è arrondissement.

Face à l’entrée de cette mairie, tout contre le grillage du square, une fontaine Wallace assiste aux parties de football endiablées des enfants du quartier. En dehors des cris des apprentis footballeurs qui se retrouvent sur l’esplanade et des bavardages de la ribambelle de baby-sitters qui envahit le square après l’école, le quartier reste calme et les habitants semblent bien se connaître. Il faut dire que la mairie, organisant de nombreux événements, concerts ou expositions, leur permet de se réunir et d’échanger quelques mots ailleurs que devant les étals du marché voisin.

De l’autre côté, il ne faut surtout pas passer à côté des jardins de Reuilly, sorte d'agrandissement de la « coulée verte » situé à l'emplacement d'une ancienne zone de triage et de fret. Leurs pelouses, aux beaux jours, invitent aux bains de soleil et aux pique-niques tandis que leur immense cadran solaire horizontal offre des inscriptions propices à philosopher et à profiter de l’instant présent : "Le temps passe, passe le bien" ou encore "Le soleil luit pour tous". Les plus motivés ne manqueront pas, quant à eux, de partir à la découverte du jardin aquatique ou du jardin de fougères et de bambous. A moins qu’ils ne préfèrent trouver refuge dans la grotte… 


 

 

Angle avenue Daumesnil et rue Montgallet 

A quelques pas des jardins, l’avenue Daumesnil croise la rue Montgallet, créant un large triangle fleuri à la pointe duquel on trouve cette fontaine Wallace.

Aux abords de cette petite place où palmiers et fleurs multicolores se côtoient sur une pelouse verdoyante, la rue Montgallet, connue pour être le paradis de l’informatique, vaut le détour. Dans les années 70 pourtant, rien ne laissait présager qu’un jour, le coq de la ferme que l’on trouvait encore là cesserait de chanter et que les boutiques aux stores clos seraient reprises par des distributeurs d'informatique venus d’Asie. Mais depuis les années 80, le calme de la rue a définitivement cédé la place à la frénésie d’une foule d’aficionados venus faire leurs courses, à moindre coût, dans le décor parfois insolite de plantes vertes en plastique et disques durs suspendus dans les airs de ce royaume de boîtiers, de fils et de circuits imprimés.

Mais d’autres préfèreront emprunter l’escalier menant à la fameuse « coulée verte ». Cette « Promenade Plantée » suivant le trajet d’une ancienne voie ferrée et traversant le 12e arrondissement, débute à l'Opéra Bastille, passe par le Viaduc des Arts et file, de tunnels en tranchées, en direction du Bois de Vincennes. Ici, on s’éloigne de l’ambiance tonitruante de la ville tout en l’abordant sous un angle différent, on vient se reposer, jouer, casser la croûte et évidemment se balader dans des allées bordées de tilleuls, de rosiers ou de lavandes, parsemée de petits ponts de bois, de patios et de tonnelles.


 

 

2 rue Beccaria, angle boulevard Diderot, rue de

Charenton 

 

Perpendiculaire à la rue Montgallet, la rue Charenton, croise le boulevard Diderot et la rue Beccaria. A cet endroit, se forme une sorte de placette sur laquelle ont poussé sept arbres à fleurs tout autour d’une fontaine Wallace.

Au numéro 126 de la rue Charenton, le bâtiment de la Compagnie Française des « wagons-lits », avec sa façade assemblée par miroirs reflète le trafic routier sur le boulevard depuis peu intensifié par l’installation d’une station Vélib’.

Ayant investi la place, cette dernière anime ce lieu tranquille plutôt déserté par les passants qui préfèrent marcher sur les trottoirs, plus près des boutiques informatiques de la rue de Charenton. Héritier moderne des nombreux magasins d’électronique qui fleurissaient dans le quartier dans les années 80, ce royaume de l’ordinateur à prix « cassé », permet de s’équiper à moindres frais, à des prix défiant toute concurrence.

Ainsi, les personnes âgées sortant du magasin de surgelés ou entrant dans la pharmacie, croisent fréquemment sur la place des passants chargés de matériel, titubant également parmi les hommes en costume, chics de la tête aux pieds, qui quittent leurs bureaux le temps d’acheter un sandwich pour remonter dans l’instant se remettre au travail. 

Mais cela vaut la peine de s’éloigner un peu du quotidien de ce quartier et de pousser la marche un peu plus loin, au commencement de la rue Charenton, où une petite pause s’impose à l’Opéra Bastille, merveille d’architecture moderne créée dans le but premier de mettre la musique classique à la portée de tous.

 
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